Avec le projet « Windstalk », porté par le studio de Design Atelier DNA, on peut dire que l’imagination et les énergies renouvelables font bon ménage !
S’il peut sembler farfelu au premier abord, c’est pourtant un projet crédible qu’on voulu nous proposer ces designers : produire de la piézoélectricité grâce à des mâts en fibre de carbone qui ondulent au gré du vent et font pression sur les disques de céramique qu’ils contiennent. Ces mâts seraient complétés d’un système de production d’électricité, à leur base. On promet qu’un champ de ces drôles de roseaux pourrait produire autant d’électricité qu’un champ d’éoliennes traditionnelles de même surface. Un projet qui a plu aux Emirats-Arabes-Unis, qui devraient intégrer cette technique à leur projet de ville écologique modèle de Masdar.
Produire de l’énergie avec des roseaux géants ?
Se promener dans une forêt de roseaux géants, lumineux et producteurs d’énergie… Étrange ? Pourtant, c’est ce qu’ont imaginé les designers de l’Atelier DNA, basés à New York, pour produire de l’énergie d’une nouvelle manière avec leur projet baptisé « Windstalk ».
Ce n’est encore qu’un projet, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a de quoi interpeller ! En s’inspirant des plantes aquatiques, l’idée est de proposer une alternative aux éoliennes sous la forme qu’on leur connait aujourd’hui en utilisant la force du vent pour produire de la piézoélectricité (énergie produite grâce à l’exercice d’une pression sur un matériau polarisé).
En plus de réduire les nuisances sonores, l’Atelier DNA promet avec Windstalk la production d’une énergie beaucoup plus régulière et constante que les éoliennes traditionnelles, puisque ces roseaux pas comme les autres seraient capables de produire de l’électricité même lorsqu’il n’y a pas de vent.
Comment ça marche ?
D’abord, prenez un mât de 55 mètres de haut (l’équivalent d’un immeuble de 18 étages !), de 30 centimètres de diamètre à sa base, et de 5 centimètres à son extrémité, entièrement construit en fibre de carbone renforcés. Avec une telle hauteur, les mâts sont flexibles, et ondulent au gré du vent. A l’intérieur, des disques de céramique polarisés électriquement permettent de produire de la piézoélectricité lorsque le mât est en mouvement, et ce quel que soit le sens.
Cette électricité récupérée par des électrodes est transmise vers la base du mât, d’une quinzaine de mètres de diamètre, située sous la terre et permettant de stabiliser le système. Cette base elle-même produit de l’énergie grâce à un fluide qui amortit les mouvements de l’ensemble de la structure et passe dans un générateur pour produire de l’énergie supplémentaire.
Tout en haut de ce dispositif, un système d’éclairage par LED, dont l’intensité lumineuse varie en fonction de l’énergie produite par le mât, permet de signaler sa présence aux avions tentés de réaliser un atterrissage d’urgence dans le secteur.
Enfin, un autre système est prévu pour prendre le relai lorsque le vent ne souffle pas. Des cuves d’eau seraient installées sous le dispositif : lorsque le vent souffle, une partie de l’électricité produite permet de pomper cette eau vers les cuves supérieures, lorsqu’il ne souffle pas, cette eau est progressivement libérée pour actionner des turbines.
Une technologie toujours à l’état de concept
Quand on voit les visuels proposés par l’Atelier DNA, représentant des champs de cils ou de roseaux de cinquante mètres de haut en périphérie de ville, la première réaction est de sourire. En effet, cette technique est encore un pur concept et n’a pas encore été expérimentée et doit encore être améliorée, notamment pour réduire son coût de production qui devrait être dans un premier temps exorbitant.
Pourtant, le concept a plu dès 2010 et pourrait être expérimenté dans les prochaines années à Masdar, la ville écologique modèle promise dans le désert des Emirats-Arabes-Unis. Un champ d’un kilomètre carré contenant plus de 1200 tiges pourrait être installé, pour une puissance d’environ 20 mégawatt, promet-on. Encore faut-il que ce projet sorte de terre !