Entre plateforme et profondeur, il faut choisir, pour l’instant…
Différentes méthodes d’évaluation de la performance RSE d’une entreprise co-existent : Les évaluations ISO 26000 (type Performance 26000 de SGS ou AFAQ 26000), SMETA (SEDEX) et EcoVadis SP (EcoVadis). Une analyse comparative permet de comprendre les raisons du succès international des plateformes collaboratives mais aussi leurs faiblesses.
SEDEX et EcoVadis sont des bases de données en ligne qui ont su rapidement s’imposer comme des standards internationaux dans l’évaluation de la performance RSE des fournisseurs. Leur position d’intermédiaire indépendant entre client et fournisseur leur permet de répondre aux demandes des deux acteurs :
- Les fournisseurs souhaitent être audités une seule fois. Ils ont donc besoin d’une procédure d’audit commune et reconnue internationalement, qu’ils peuvent facilement partager avec leurs clients pour répondre à leurs nombreuses attentes.
- Les donneurs d’ordre cherchent à maîtriser leur démarche d’achats responsables. Le but est de couvrir les risques fournisseurs et d’identifier avec eux les bonnes pratiques et axes d’amélioration à mettre en place. Ceux-ci ont donc besoin d’un outil de management de la performance Fournisseurs simple et précis qui puisse s’adapter à leurs Systèmes d’Information Achats et qui leur permette de consulter et comparer les niveaux de performances de ces-derniers de manière centralisée.
SEDEX et EcoVadis proposent ainsi aux entreprises un moyen pratique, rapide et économique d’élaborer une démarche RSE. Cette démarche doit être structurée, conforme aux réglementations et aux bonnes pratiques sectorielles.
Cependant, la conformité est un niveau d’exigence faible en RSE. Il ne permet pas d’assumer sa Responsabilité Sociétale de manière originale et exemplaire, c’est pour cette raison que la norme ISO 26000 n’est pas certifiable et fournit des lignes directrices.
Les évaluations ISO 26000 se démarquent par la profondeur et l’étendue de leurs investigations.
L’analyse profonde de la stratégie et pratiques RSE de l’entreprise basée sur le système de scoring selon les 4 temps Plan/Do/Check/Act propre aux démarches de progrès continu et une couverture exhaustive des recommandations de l’ISO 26000.
Cette méthode garantit à l’entreprise évaluée une appréciation fidèle de son engagement et des pistes d’amélioration fiables et efficaces pour assumer pleinement sa Responsabilité Sociétale.
Néanmoins, ce système est complexe et instaure un niveau d’exigence très élevé qui attire bien moins d’entreprises que SEDEX ou EcoVadis, plus basiques (EcoVadis SP n’utilise que de la documentation et opère à distance, avec SMETA l’audit sur site est réalisé en seulement une journée pour les plus petites entreprises et en quatre jours maximum pour les plus grandes…).
En outre, l’AFNOR n’a pas misé sur l’approche communautaire en ligne. Pourtant, comme nous pouvons le constater avec le succès de ses concurrents, ce serait un bon moyen de créer une émulation et une dynamique positive autour de la création de démarches RSE formalisées et performantes dans les organisations.
Outil indispensable pour faire de la RSE une matrice de création de valeur
Ainsi, chacune de ces méthodes d’évaluation automatise l’élaboration d’une démarche RSE dans les entreprises. Si les méthodes SMETA et EcoVadis SP ne garantissent pas la même qualité d’analyse de la performance RSE que l’AFAQ 26000, leur modèle de plateforme collaborative en ligne respective a d’importants mérites. Ils permettent de promouvoir l’engagement RSE à travers le partage de bonnes pratiques, l’échange client/fournisseur. In fine, clients et fournisseurs améliorent conjointement leur performance dans une certaine transparence. Mais sur la durée, ces deux méthodes ne seront pas suffisantes pour évaluer de manière adéquate les avancées des entreprises.
L’évaluation ISO 26000 fait figure d’outil indispensable et cohérent comme pour faire de la RSE une matrice de création de valeur.